Zéro déchets c’est d’abord virer les contenants jetables. Toutes ces chinoiseries pétroliformes qui poussent comme du chiendent dans nos poubelles, placards et nous coûtent un bras (tiens un jour faudrait chiffrer ce que les marques nous font payer chaque année en emballage et le poids réel sur notre budget de classe moyenne qui n’a plus de moyenne que le nom). Du coup la question est triple : où acheter ? comment transporter ? et surtout où stocker ? Passqu’il faut bien les mettre quelque part les contenus que l’on a achetés !

C’est là qu’on dégaine les armes. Du lourd. De l’arme de stockage massif. On s’est équipé de contenants durables, recyclables et, on peut le dire, plutôt classes dans leur genre. Du bocal de chez mémé, trouvés sur les marchés et autres vides greniers à des prix plutôt honnêtes à l’heure où tout le monde marge sur tout le monde comme des porcs (mais si vous savez le jeans à 100€ acheté 6 en Tunisie tout ça…). Des boîtes décorées, des longues pour les spaghettis, des carrées pour les féculents, des en métal pour le thé…. du coup on arrive au rayon vrac sur-préparés et la banane sur le visage. Un régal ! C’est juste jouissif de n’acheter et payer QUE le produit ; de voir les céréales dégouliner dans le papier kraft recyclable.
Notre mur de bocal c’est comme le Guernica de Picasso, un tableau témoignage du gâchis de nos contemporains. C’est le mur des lamentations de l’emballage. Un totem à la vie sans plastique et surtout un pied de nez à tout ceux qui s’excusent « mais ce n’est pas possible ». C’est possible ! Ya qu’à lire le commentaire d’Emmeline qui a osé arriver chez le boucher avec un tup tup comme on l’a fait au fromage à la coupe. (Bien joué!) En fait il suffit de le décider. La volonté monsieur Schopenhauer. En tous cas quand les générations futures déjà actuelles consumeront les derniers barils de pétrole et nous diront qu’en 2014 on avait le choix, faudra pas la ramener…

 

Textes: jérémie PICHON
Illustrations: Bénédicte MORET