Nous avons basculé en 2017. On pourrait déprimer sur l’affligeant bilan de l’année 2016. Se répandre comme un vieux reblochon en se rappellant la COP21, la privatisation du vivant et la fonte de l’artique qui défie toutes les prévisions les plus pessimistes. Se faner devant la consommation généralisée de toujours plus de biens suremballés produits par des esclaves de chez Foxcon et H&M. On pourrait se lamenter sur la pauvreté des programmes des présidentiables face à notre réalité mondialisée. Les éternelles mêmes mesurettes du 20ème siècle, inéfficaces à faire reculer le chômage, le terrorisme et la desctruction de notre écosystème. L’éternelle même réponse inadaptée et clivante de sécurité civile, d’état d’urgence, face à la création d’insécurité sociale et économique*. On pourrait vomir devant le pool climatosceptique, raciste et milliardaire qui s’est emparré de la maison blanche. Bref c’est la crise et on s’enfonce.

Mais nous ne sommes pas en crise, une crise est délimitée dans le temps. Non, c’est un sytème. Et il est déjà en transition. Le vieux monde se radicalise car il se délite. Trop d’exclus, trop de destructions, trop de pauvretés. Ils semblent se dessiner 2 voies en ce moment. L’extrème politique, violent et radical des tenants du système qui s’accrochent et embarquent avec eux les exclus. Ou la mobilisation individuelle et collective pour une société partagée, plus sobre et heureuse. Des individus qui agissent, changent leurs habitudes et s’attachent à redéfinir notre démocratie mal en point.

Regardons devant, levons la tête. Voyons ce qui se fait de bien et le nombre toujours en progression de projets et de personnes qui s’engagent dans le changement quotidien. Il y a un quinquennat de là, le zéro déchet était embryonnaire, les incroyables comestibles le nom de champignons et les colibris trop peu nombreux à faire leur part. Alors oui, 2017 sera une bonne année vu du prisme de l’innovation sociale. Aussi bonne que 2016. C’est le verre à moitié plein, tout est question de point de vue. Et d’actions, car les solutions nous les avons : coopération économique, relocalisation des productions, changement de mode de consommation, collectifs citoyens locaux solidaires, actions politique locale. Les mouvements locaux sont la clés d’un changement par le bas et inclusif pour les citoyens mis en marge toujours plus nombreux.
Relevons nous les manches avant le burn out, la clé c’est nous.
Et ça rend heureux ! C’est finalement la bonne nouvelle pour 2017.
Happyniouyeur.

Texte : Jérémie PICHON – Illustration : Bénédicte MORET

* Robert Castel, « L’insécurité sociale. qu’est-ce qu’être protégé ? », éd. Le Seuil/La république des idées, 2003. http://www.inegalites.fr/spip.php?article339