Bientôt Noël et bientôt l’indigestion pour toutes les poubelles. Papiers cadeaux, blisters de saumon, barquettes plastique traiteur, emballages de jouets, sacs, assiettes et verres jetables, décorations lutins plastoque avec scie à la main, piles R4 R6 lithium,… tu vas déguster Martine ! Vu l’orgie des rues, vitrines et marchés de noël, on a déjà le portefeuille qui frémit et les dents du fond qui baignent.

« Do not panic we are professionnals » dit la fourmi du zéro déchet. On a les solutions… laissons notre imagination et notre créativité reprendre les rennes de cette teuf familiale, devenue la teuf de la thune et de l’import chinois. D’ailleurs dans le genre imagination, on a appris que mister papa Noël himself était vert avant. Promis il était vert, greenwashé avant l’heure. Et ben à la maison il l’est redevenu. Fini les calories et le coca pour prendre des forces en livrant les cadeaux. Retour à la couleur de base, la vraie, l’éco, le vert. Et on l’applique à tout. Car Zéro déchet à Noël c’est possible.

Ze cadeaux. Mentalisons le 25 au matin. La tête dans le pâté, l’oeil dans le viseur de la caméra, les pieds dans les pantoufles et les sucs gastriques ras la bouche du repas de la veille. Il y a quelques temps de ça, on passait l’heure suivante à ramasser les emballages des 30 cadeaux par enfant et les mettre dans la poubelle grise de 120 L. Maintenant c’est zéro emballage avec des cadeaux d’occasion chinés sur vide grenier, du papier cadeau en tissu ou papier récup recyclable (kraft, journaux, vieux dessin de la deuxième année du petit dernier…). Et surtout place aux cadeaux d’expérience pour réduire le bilan. Place de ciné, week end cabanes, spectacles, cours de couture ou de surf, colo pour l’été, on a tant de chose à vivre plutôt qu’à posséder.

Ze déco. Qui a dit qu’on devait forcément avoir un sapin vert de chez Ikéa ? Mais quel conformimsme… lutin mouton sort de ce traineau ! Sachant en plus que 99 % des sapins vendus en France sont cultivés aux produits phytos et 20 % proviennent du Danemark. Allez zouille, va pour le sapin fait maison. En bois flotté de la plage et pignesdepinpeintes, du pur local landais ! Les pin’s s’éclatent à le faire, et notre portefeuille aime le DIY. Mention spéciale aux guirlandes du petit : mélange de feuilles, papiers, coloriages et récup de déchets, il va finir par exposer au musée d’art contemporain que ça va pas trainer. Avec le blanc de meudon de mémé on fait les pochoirs sur les vitres, et les enfants sont devenus japonais d’adoption en passant pro de l’origami : étoiles, sapins, petits traineaux. Le calendrier de l’avent est un petite cabane en bois peinte et chaque petite surprise emballée dans un petit tissu. Bref la déco est à base de récup, home made et 100 % originale.

Ze bouffe. Chaque année c’est la même, on est déjà rassasié à l’apéro. Voles au vent, canapés, toasts, croques-trucs, patés, bouchées… on craque, on s’emballe et on regrette. Le passage à table devient un moment de flottement teinté d’angoisse : vais-je y arriver ? Escargots, saumon, huitres, foie gras, rôti, gratin, fromage, buche et chocolats, tellement bon mais tellement trop… A la maison du coup, on fait simple : petit poulet aux morilles et buche de noël maison à base de roulé à la crème de marron. Ou sinon que de l’apéro grignotte ça suffira bien et les enfants adorent piocher ! Une chose est sûr, ce sera bio, local et maison. On va pas commencer à ramener du saumon sous blister aux antibios.

Et fin de compte on fait noël comme on l’aime : sobre et heureux. Notre priorité est le temps passé en famille, à partager. Des heures de bricolage, de peinture, de balade. C’est l’essence même de Noël : les journées sont courtes, ça caille, et rien de mieux que de se faire une bonne bouffe dans le nid familial. Les enfants veulent passer du temps avec leurs parents avant tout. Rien à secouer du saumon et du foie gras. Jouer rigoler partager. Et tant pis si ya pas 30 cadeaux chinois à déballer. Et tant mieux si mamie offre un cadeau d’expérience au ciné ou une journée pique nique à deux. Slow noël is biotiful

Texte Jérémie PICHON – Illustration Bénédicte MORET