Yalah on souffle la gibou! Bon ben on y est. Déjà un an. Vous vous foutez bien de savoir que les cheveux blancs arrivent, que les gamins ont encore progressé en conneries internationales et qu’on met toujours plus de temps à récupérer des soirées. Et vous nous dites: alors bilan zéro déchet, zavez fini de faire les malins ? Ok le bilan des 1 an c’est parti, en chiffres et en images. 

Classons nos déchets en deux catégories : recyclables ou pas.

RECYCLABLES :
– Un bon tri de recyclable en tout genre chaque mois: verre, papier, carton, tétrapack, bouteilles plastiques, aluminium. Pas des masses mais encore trop. On est pas à zéro et on ne le sera pas tout de suite : on pas super envie de virer le vin ou la bière. Le verre est recyclable à l’infini et quand la consigne sera remise en fonction on arrêtera de dépenser de l’énergie pour rien… Pour le reste : bouteilles plastiques de lait, tétrapack de crème, certaines conserves… on peut travailler et enlever encore une bonne partie; comme par exemple trouver une laiterie qui nous vend le lait et la crème en vrac !

– Un compost qui se porte comme un charme, grouille à souhait (c’est incroyable quand on approche l’oreille!) et s’est réduit de lui même à un demi mètre cube cette année. Ce qui est hallucinant vu tout ce qu’on y a mis dedans : environ un seau de 5 litres tous les trois jours! La nature est incroyable et nous a donc permis d’éviter un volume d’une centaine de litres de déchets organiques mis à l’incinérateur et producteurs de dioxine. Vive le compost, vive le fumier de mon grand père. Ca devrait être obligatoire, écrit dans la loi ! Au nom de la planète, des sols, des humains, de l’humus. Un tiers des terres arables françaises sont déficitaires en matière organique selon l’INRA. On ferait bien de remettre nos déchets organiques dans le sol plutôt que de les faire disparaître en fumée… bref.

– Un gros sac de 30L de vêtement et tissu mis au recyclage, Emmaüs, vente sur réseaux sociaux et vide greniers.

NON RECYCLABLES :
– On est arrivé à une moyenne d’une poubelle de 20Litres tous les mois environ. Elle est constituée de tout ce qu’on n’arrive pas à virer :
petits plastiques indésirables comme l’intérieur d’un cubi, ou manche de fourchette cassé par exemple
papier de bonbon ramené de l’école
plaquette de médocs (pas de pharmacien en vrac à la ronde par chez nous…)
mégots de cigarette des potes
pansements pour bobo
élastiques à cheveux…
Sans l’organique, le métal et le verre, elle est donc plutôt légère et pèse en moyenne 1,5-2kg. Ce qui nous rend donc à une vingtaine de kilos de déchets domestiques annuels.

– A ajouter à ça, des déchets non recyclables jetés en déchetterie tout au long de l’année pour une quinzaine de kilos aussi :
Deux flexibles de douche ; si je devais illustrer un exposé sur l’obsolescence programmée je prendrais le flexible de douche…
Des cintres plastiques de penderie (maintenant ils sont en bois…)
Deux poignées de porte (en plastique)
Un tuptup plastique cassé
Quelques résidus de jouets plastiques cassés
Des chaussures: deux paires de tongs, une paire de sandales enfant, une paire de basket enfant, une paire de chaussures adulte
Quelques ronds de ponçage
Un parasol qui a pris un bon coup de vent
Deux gros jeux plastiques gonflables de piscine (là on aurait pu éviter mais on s’est quand même bien marrés)
Un essuie-glace et 10L de nos huiles suite aux vidanges de nos voitures, et oui il faut TOUT comptabiliser les amis…
Deux chargeurs de portable obsolètes
Un mixeur plongeant à main qui a rendu l’âme
Il ne vous aura pas échappé que la majorité est en plastique et non recyclable. Car au final on ne recycle que très peu de plastique : uniquement les 1 (PETE) et 2 (PE-HD) ce qui est très faible et n’inclue pas la majorité des plastiques que l’on consomme comme les pots de yaourt, barquettes polystyrènes, emballages, blisters et compagnie…

L’ensemble de nos déchets non recyclables totalisent donc environ :
35kgs de déchets annuels
Comparé aux 390kgs moyen par français ça commence à être plus qu’honorable. 
Un peu moins d’un dixième… 91% de réduction.


On annonçait « presque » et ça s’est vérifié…
Améliorable ? Mais on peut toujours s’améliorer… Quand on compare à notre poubelle d’il y a un an c’est une progression de fou ! D’ailleurs les photos de poubelle parlent d’elles même ! Plus de barquette plastique de gâteau, ni d’emballage alimentaire…
Pour évoluer maintenant, on est par contre dans le dur du dur : les derniers 10% de déchets à éviter. Ce sont les plus compliqués et nous amènent à des questions existentielles :
Existe-t
-il des pansements compostables ?
Est ce que je rends les mégots de clopes aux potes quand ils partent ? 
Est ce que j’interdis à mes enfants de prendre les bonbons avec papier des copains qui font leur anniversaire ?
Dois je marcher pieds nus ?
Puis-je rouler sans essuie glace dans une région qui totalise 1500mm annuel de pluie ?
Il va donc falloir continuer à se poser des questions.
Car il a fallu évaluer, choisir, changer. Le mot le plus important à coller à ce bilan est: REFUSER. Refuser de se faire emballer, sur-emballer. Refuser un système qui dégénère, nous coûte cher et hypothèque les chances de nos enfants à vivre aussi bien que nous ou nos parents. Refuser de brûler des déchets organiques. Refuser un sac plastique. Refuser de faire comme les autres. Refuser est le début du changement. Refuser c’est renoncer. Mais franchement, on s’en fout royalement de ne plus manger de chips en sachet à l’apéro. Bien au contraire.

Prochain épisode : Un an déjà, bilan 2: la bouffe.

 

Textes : Jérémie PICHON
Illustrations: bénédicte MORET