« Les vaaacan-ceuh c’est ça qu’iiil nous fauooh. Au sommet de la montagne, ou bien au bord de l’eau, à pied à cheval à vélo. »
Massilla chantait l’été, le rouget au barbecue et le pastaga des amis. Aujourd’hui on entend surtout le chant des burgers, les hymnes à la pizza, la ronde des kebabs. On fête le burger dans son polystyrène, le ketchup en étui de 5cl, les beignets en papier gras, les chouchous dans leur sac plastique, le mégot dans le sable. On devrait refaire le calendrier de l’été : le 14 juillet la fête nationale du churros.
Pour faire tes courses sans déchets en méditerranée, manger bio et sans huile de tournesol polyinsaturée, il faut être mentaliste ou lancer une opération militaire. « Tempête oméga 6 du désert ». Ou est le marché ? Quel jour ? Qui est le maraicher qui nous vend pas du saucisson de porc hors sol sur-emballé? Ni des tomates espagnoles ou des oeufs n°3 annoncés « maisons »? La journée tu fais des enquêtes à la Sherlock et Watson pour trouver un resto qui te vend pas du décongelé ou des toasts de buchette de chèvre Lidl au micro-onde. Je ne te parle même pas de l’arrière des restos sans tri des déchets qui envoient même le verre à l’incinérateur. De toute façon la station balnéaire ne fait pas le tri. No mollock.
A Churros Land une seule solution : tu n’achètes plus rien à emporter, au moins le zéro déchets en vacances tu t’évites la snarnackerie cardiovasculaire. Oh si, il en reste des producteurs locaux de vins, de fromage ou de melon. On les appelle des passionnés. Ou des illuminés selon. Tu le comprends au marché avec ton sac en tissu : « Elle est bien rigolote la petite dame mais je fais comment pour peser moi maintenant ? On aura tout vu…». Au nombre de sacs plastiques que tu vois voler les jours de mistral, tu te dis qu’il te reste plus qu’à attendre la fin des réserves de pétrole mondial.
« On dirait le suuuud. Le temps dure longtemmmmps. Et le plastique sûrement, plus d’un million d’années… ».

Textes: jérémie PICHON
Illustrations: Bénédicte MORET