Noël, Noël, Noël… on attendait avec impatience et c’est arrivé. Bien comme il faut.

On a maitrisé le démarrage à la maison. Morilles en bocal, chantilly maison avec son pot recyclable. Jouets achetés le mois d’avant sur vide greniers, leboncoin ; sans emballages et surtout deuxième mains. Playmobils et légos de chez mémé. Vélos d’enfants trop grands et du loueur qui déstocke. Noël épisode 1 ou la victoire du slow. On a même eu des petites victoires symboliques comme la fin du stock de pailles plastiques ou du sopalin. À la Annibal : « j’aime quand un plan se déroule sans accros ».
Pour l’épisode 2 on a eu comme un break dans notre réalité.
Un vortex espace temps qui nous a ramené dans une réalité urbaine. Le père noël 2015 s’est invité. Normal c’est sa teuf après tout. Avec ses sponsors producteurs d’objets en tout genre. Bien emballés avec des cales en polystyrène, du papier bulle, des rubans, des blisters, des petits plastiques fourrés au fil métallique à tortiller, des guirlandes, des films déco pour vitres, des lumières par milliers, des bonhommes de neige en plastique gonflés au milieu du jardin, des Iphones, des robots, des monstres, des poupées, du chocolat. Accompagnés de viande. Alors qu’on aime ou pas le concept. Qu’on consomme ou pas. On pourrait au moins s’arranger pour que tout ça soit neutre. Ecoconçu. Recyclable. Recyclé. Local. Mais  non on continue comme y’a 30 ans. La même en plus. Le pire c’est qu’on saurait le faire. Technologiquement et circulo-économiquement parlant. Mais la plupart s’en caguent complet. Faites le test autour de vous : qui a fait ses achats ou noël en se disant tiens je vais avoir zéro impact cette année. Même chez les écolos ou sympathisants Europe Ecologie les verts ça courre pas les rues. Je poste toute l’année sur facebook des infos sur comment on défonce la planète et hypothèque notre avenir, mais je fais les même achats que d’habitude à la fnac, darty, etam, H&M, Leclerc, galeries lafayette, maisons du monde, Décat…
C’est la magie de noël. Une amnésie temporaire. 

 

Textes: jérémie PICHON
Illustrations: Bénédicte MORET