J’étais déjà pas bien fier de mon bilan carbone mais là c’est la goutte de kérosène qui fait déborder le réservoir. J’ai pris un peu trop l’avion cette année. Moi qui avait toujours réussi, jusque là, à éviter la semaine aux canaries en février, vla que le boulot me jette dans l’aéroport direction Paris toutes les 4 du mois. Oh pas un vol bien long, une heure, mais déjà trop à ajouter à la cata climatique générale. 520 Kg eq CO2 aller retour. Hop qui disent.

J’en suis à compter le nombre d’arbres que je vais planter en Indonésie, quand le petit ballet se met en route. Fantasia en mieux huilé. Les petits chariots avancent et les hôtesses nous distribuent l’inutile avec un sourire d’arracheur de dent. Canettes de sucre pétillant, sachets de gluten salé, biscuits de glucose, gobelets plastiques… Tout est mini. Tout est plastique. Tout est suremballé. La canette 15cl. Le sachet 20g. En fermant les yeux on entend que le son des 120 sachets alu plastifiés qui crépitent c’est incroyable. Et chacun avale son sucre et son sel, le cul moulé dans son siège, en regardant des mannequins photoshopés vendre une montre sur un magazine gratuit. Car tout est là. Le prix. Cet apéro est gratuit. Sur Easy Jet ils ne sont que 5 passagers à se payer l’apéro cardio vasculaire. Normal faut sortir la CB. Sur Air France c’est cadeau. La pub du magasine nous le paye l’apéro, le prix écologique on s’en cague. 

La goutte de kérosène en trop c’est maintenant. Quand Fantasia reprend mais dans l’autre sens. Chaque déchets est consciencieusement déposé dans le même sac poubelle. Deux sacs de 50L sur ce vol. Air France ne sait donc toujours pas qu’on sait très bien trier l’alu, le plastique et le carton. Pourtant ils sont certifiés 14001 depuis 2011. Si si, sans rire. Donc fini la cafetière de café commune et bienvenue le gobelet individuel avec grains intégrés sous une capsule d’alu. Le ponpon est pour la touillette individuelle en plastique sous son blister, accompagnée de 2,5g de sucre et de crème. Qui à priori contiendrait du lait. Que personne n’utilise et qui va directement dans la poubelle. Le sumum de l’inutile.
Oui mais c’est gratuit, on va pas non plus refuser. 

Textes: jérémie PICHON
Illustrations: Bénédicte MORET