C’est un article sur le minimalimse, pas sur le cyclimse. Quoi que, le vélo dans le genre minimaliste c’est plutôt nickel! Tes mollets contre du CO2, des watts de ton énergie contre ceux de la Fukucentrale, de la transpi maison, locale et bio comme liquide de refroidissement. Tu réduis les frais pour la planète pendant que ta lymphe circule et ton cœur se muscle. Et le vent dans tes cheveux, dans la jupe de madame. Le paysage qui passe doucement, ton nez qui se lève et le sourire qui grandit. Le vélo a de ça en commun avec le minimalisme : la liberté. 

« Presque » deux ans qu’on réduit. On dégaze, et pas seulement à cause de l’houmous maison. On vend on brade on solde sur les vides greniers. On chine, on récup, on échange. Des fringues, des vélos, des jeux, les garages et les placards dégueulent. L’occasion, c’est autant de déchets en moins et des déchets qu’on fait durer. Tous les quatre dans la montgolfière ZD, on lâche du lest et évidemment on prend de la hauteur. On s’allège, on respire, on se libère. Si Audiard faisait du Zéro déchet il dirait un truc du genre « moins t’as d’objets, moins t’as d’emmerdes ». Moins de pannes, moins de fin de vie, moins à réparer, moins à remplacer, moins à vendre, et à payer. Monsieur Hulot de Tati ou l’anti-modèle à suivre. Ton budget fait la montgolfière lui aussi. Du coup tu lèves le pied sur le boulot, car moins besoin de cash à jeter par les fenêtres. On troque l’argent contre le temps, la seule richesse qui nous motive.

Deux ans donc, qu’on réduit la conso. Et le logement aussi. On est passé de 140 m2 à 80 m2, et cette semaine c’est le grand saut. 35 M2.  Ben tiens pourquoi pas ?. On se jette, on tente, on verra bien. «Un mobil home comme Nicolas Cage dans Harizona Dream en mode cas soc dans le désert. Une cabane sous les pins au camping. On s’attaque à notre premier poste de dépense : le loyer, objectif zéro euro annuel. Et on allège un peu plus la montgolfière du quotidien : moins de chauffage, moins de ménage, moins de placards, moins de bibelots. Une tiny house pour une tiny life. Faudra qu’on se tourne vers l’extérieur encore un peu plus. Qu’on sorte, qu’on s’oxygène quand les 35 m2 seront trop étroits, que ça tourne au match de catch version manchette en sautant du canap. On continue de mutualiser aussi : laverie commune, piscine, jeux pour enfants. Eux ils ont gagné un jardin d’un ha et des potes toute l’année. En Afrique on dit qu’il faut un village pour élever un enfant. Bon nous, c’est pas sur qu’on s’allège en apéro par contre ! Minimal’hips ! Va vraiment falloir qu’on trouve une solution pour le vin en vrac…

Texte : Jérémie Pichon

Illustration : Bénédicte Moret