Barquettes, tubes, blister, sacs, cartons…

on s’est attaqué aux déchets de notre poubelle et on a pompeusement annoncé zéro déchets. Zéro « ou presque » a-t-on ajouté en entête car un poil lucides quand même sur le coup… mais c’est le mot visible qu’on a oublié. Zéro déchets visibles, palpables, odorants, colorés, recyclables, incinérables… bref du vrai du tangible du lourd quand tu passes à la caisse.


Mais la majorité de nos déchets sont ailleurs. En Chine, en Inde, au Maroc, en Espagne, dans les rivières africaines et les cheminées malaisiennes. Et pas des plus beaux : carbone, azote, phosphore, fluores, produits toxiques j’en passe.
« Oula les ayatolas on se détend ! » me dit ma voisine.
Et je lui réponds que moi et ma petite famille (qui au passage mangeons bio local et maison au maximum) on a juste rejeté 47 kg de produits toxiques dans l’eau cette année. 47 kilos ! Pas 3 g au passage ou sur un malentendu. Non, 47 kg de déchets nocifs, cancérigènes, toxiques.

Pour le rendre visible, palpable, il faudrait que je jette une centaine de bouteilles de round up de 500 ml dans la rivière à coté de chez moi. La claque. Tout ça en consommant des ordis, iphone, vêtements, bouffe…


Alors à tout ceux qui se marrent quand vous faites votre liquide vaisselle maison, que vous achetez bio, que vous virez le dentifrice, que vous achetez le fromage sans le sac plastique individuel, que vous achetez les fringues d’occasion, que vous refusez la touillette à café ou les goûters suremballés, que vous faites vos yayourts… dites leurs qu’en se bougeant un peu comme les amis zéro déchets ils ne seront plus qu’à 47 kg annuels de déchets toxiques dans la partie immergée de leur iceberg. « Plus qu’à »…

Mon empreinte sur : http://www.empreinteh2o.com

Textes: jérémie PICHON
Illustrations: Bénédicte MORET