Petit jeu: « Qui veut gagner du pognon? ». Mains sur le buzzer. C’est parti !
A quoi me sert ma perceuse à percussion 99% de l’année ? À rien.
Ou est ma voiture 95% du temps ? Au parking
Que prennent vos livres sur l’étagère ? La poussière
Combien de soirée savoyarde endiablée cette année avec l’appareil à raclette? Deux.
La liste est bien longue des objets que l’on possède et ne servent pas ou peu. Après le déménagement faites l’expérience et laissez des cartons en place. Si vous ne sortez pas l’objet du dit carton au bout de trois mois, vous n’en avez à priori pas besoin. Efficace. On s’en est bien rendu compte lors de notre dernier déménagement et des deux derniers vide greniers de septembre. On en a vendu pour 400€, ce qui est plutôt sympa avant d’aborder le virage de la fin d’année, mais surtout on s’est bien désencombré. On a du mal à lâcher au départ. « Oh non pitié! Pas la petite chaise bleue en simili elle est trop belle ». « Si tu veux vendre ces magasines de surf il faudra me passer sur le corps ! » Normal on y a mis toute notre personnalité, tout notre « être ». Le marketing et la pub sont archi balaises il faut le reconnaître. Le « story telling », les mises en scène « lifestyle » des vêtements, tout nous convainc d’avoir le dernier truc, neuf, plus rapide, plus beau, plus tout. Tant pis si ça me coûte un bras, que j’hypothèque la planète et ma maison. J’en ai maintenant besoin pour exister comme dans l’image qu’on m’a vendue. Met ta coquille Bernard l’Hermite. Bien joué la pub, ça marche.


La bonne news c’est qu’une fois passée la première peur « Ah non! Pas ma veste bleue, elle me rappelle quand j’étais étudiant ! », le dit objet vendu ne nous a pas manqué une seconde. Oublié complètement. Mieux, on a pris goût à l’allègement. On se sent plus libre et mobile. Et bonne nouvelle, « être » reprend de la place sur « avoir ». Car en vendant d’un côté on n’achète casiment plus de l’autre. Comme un appel d’air, des vases communiquants. Plutôt que de faire du shopping ou chiller en ville, on fait réellement quelque chose pour soi. Activité, lecture, balade, bricolage, cuisine, sport, dessin… En s’allégeant des objets et de leur achat, on libère du temps… c’est un grand bénéfice du zéro déchet. Je parle pas du portefeuille mais vous avez saisi, il nous reste des thunes à la fin du mois… alléluia mes frères.
Alors on a continué. Vide maison, vide grenier, vente web. On déstocke. On solde. Le petit mobile à bougie ? 1€ madame. La voiture télécommandée? Cadeau mon poulet si ça te fait plaisir ! Et oui une fois sorti du magasin votre objet perd rapidement toute sa valeur. C’est la magie du commerce. On a continué au point de n’être maintenant qu’en location de maison meublée. Le mobilier n’est pas à nous. Vu qu’on déménage souvent, c’est sympa on change aussi d’intérieur souvent.
Au final il doit rester en notre possession une quinzaine de m3 d’objet (2 Volkswagen transporter pleins) : vêtements, vaisselle et appareils ménagers, jeux enfants, 2 ordi, 4 vélos, 6 planches, B.D. …+ deux voitures. Le non négociable actuel : les voitures à la campagne c’est malheureusement vital, la caisse de playmobil, les chaussures de maman, les planches de surf/snow de papa, la machine à café, la fontaine-filtre à eau. Rien de bien écologique c’est clair, même si on les a achetés d’occasion ce qui réduit considérablement l’écobilan final. Rien d’irremplaçable non plus. Les playmobils, il y en a plein la ludothèque, les planches plein les magasins de location…
Keep cool ça prend du temps de se détacher du matériel…. Mais alors quelle liberté ! 

Textes : Jérémie PICHON
Illustrations: bénédicte MORET